Mon village aux quatre saisons
Chanac au mois d’avril aux cimes parfumées
Balance doucement les folles graminées,
Et la pluie du printemps gonfle les ruisselets
Alors que des enfants sautent sur tes murets.
Chanac au mois de juin, ô bourgade parée,
De parfums et de cris, tout couvert de rosée,
Eclate sans pudeur dans les matins dorés
D’insectes frémissants, de papillons bleutés.
Chanac au beau mois d’août aux cimes embrasées
Ecrasé de soleil sur tes monts, tes vallées,
La fougère fleurit aux pieds des genévriers
Un troupeau dort debout sous de vieux châtaigniers.
Quand vient la Saint Michel, à la feuille tombée
Et sur la vieille tour la première gelée,
Que les buissons jaunissent pour l’automne parés
Tu perds tes beaux atours sous des cieux embrumés.
Chanac quand vient l’hiver aux cimes enneigées
Tu mets ton manteau blanc, grelotte tes vallées
Dans le vent qui gémit aux portes des forêts
Couchant sur le sol nu bruyères et genêts.
Pour finir de conter mon si joli village
Je vais vous déclarer sans être galéjade :
« Si la Lozère était un merveilleux mouton
Chanac lui en serait le délicieux rognon !